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Maçons, si vous voulez que votre blanche école
Ne tombe pas au vent comme un jouet frivole,
Dès la première assise, à côté du savoir,
Mettez la foi naïve, et l’amour, et l’espoir.

XV

LA FÊTE DES MORTS

Le glas tinte. J’ai fui bien loin dans les vallées
Pour échapper au cri des cloches désolées :
Mais partout les brouillards déroulent leurs linceuls,
Les saules sont en pleurs, et des pâles tilleuls
Un murmure plaintif s’exhale, c’est l’automne,
C’est la Fête des Morts, lugubre et monotone !
Tous, ce soir, en tumulte ont vidé leur cercueil,
Leur hôtesse éternelle a pour eux pris le deuil ;
Au muet firmament chaque étoile est éteinte,
Je rentre au bourg : tout dort. Tout est noir. Le glas tinte.

XVI

VOIX AMIES

« Non, plus de ces départs subits !
Vous voilà paysan, un fils de nos campagnes.
Qui ne sait vos chansons de la plaine aux montagnes ?
Vous parlez notre langue et portez nos habits.
— Ah ! si parfois l’esprit vers la cité m’appelle.
Mon cœur est à la lande et je reviens fidèle !