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Sans doute la tolérance politique exigeoit, après le 9 thermidor, quelques ménagemens à l’égard des agens secondaires. Elle nous apprend que jamais il ne peut y avoir de délit à l’égard des particuliers qui obéissent à des lois injustes ou barbares, et que la responsabilité ne doit peser que sur ceux qui dirigent les volontés des citoyens. Quel fut donc le motif de la réaction ? Le voici : Les lois qui gouvernent les êtres physiques ont sans doute des affinités avec celles qui régissent les êtres moraux. La force de répulsion dans les corps comprimés, est toujours égale à celle de la pression. Ainsi, tout être offensé est disposé, de sa nature, à repousser l’agression, par l’emploi des moyens semblables à ceux de l’offensant. La réaction partit donc du sein de la convention, si long-temps opprimée, elle ne s’arrêta qu’au moment où ses membres virent qu’ils alloient en être les victimes.

Les partisans des Bourbons, habiles à profiter de tout, s’emparèrent de ce mouvement réactionnaire, en faisant déverser sur tous les amis de l’égalité politique, l’odieux du gouvernement révolutionnaire. La Convention fut attaquée en masse, pressée jusques dans son enceinte ; enfin, la liberté ne dut son salut