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voit pas être assuré par la constitution de l’an 3 ; la charte de l’an 8 est plus propre à remplir ce but.

Le fanatisme politique ou religieux est semblable au caillou ; plus vous le frappez, plus il lance de feu : la réaction ne fit qu’irriter les démagogues ; d’une autre part, elle favorisa les privilégiés. Il étoit donc nécessaire, après la rentrée des proscrits du 31 mai, de créer une autorité dont la vigueur fût calculée d’après la force des passions auxquelles on avoit laissé le tems de se fortifier.

Cette concentration de pouvoirs étoit peut-être impraticable à cette époque : la masse mise en mouvement avoit encore un grand intervalle à parcourir avant d’arriver au terme de repos ; elle avoit entraîné les législateurs, les philosophes, et tous ceux qui s’étoient flattés de la diriger. On peut dire que la constitution de l’an 3 étoit un code sage, convenable à un peuple neuf, mais nullement appropriée à notre situation : l’expérience prouva qu’elle portoit le germe d’une dissolution prochaine. Les choix périodiques entre les mains d’un peuple agité en sens différens, laissoient à chaque parti l’espérance d’une victoire ; nos assemblées n’é-