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toient plus que des théâtres d’intrigues, des luttes scandaleuses.

Ces élémens de discorde, émanés des assemblées primaires, alloient se communiquer aux conseils, ainsi qu’à l’autorité exécutive ; plus d’une fois elle fut violée, plus de cent membres furent bannis du corps législatif, ces révolutions s’étendirent au directoire, la moitié fut obligée d’abdiquer.

Toute puissance morale qui tend à l’inertie est bientôt exposée à tomber dans l’avilissement, car la puissance et l’inertie sont incompatibles. Le pouvoir fut donc avili, parce qu’il étoit foible, instable ; quand malheureusement la division règne parmi les autorités premières, elle fournit à la malveillance l’impunité. On sait qu’il n’est pas de moment plus favorable à certains individus que le tumulte et l’incendie.

La foiblesse occasionna les désordres : sans doute on peut accuser l’imprévoyance, l’immoralité ; mais il faut blâmer le pacte social d’où dérivèrent tant de malheurs. Ainsi, la constitution de l’an trois, qui ne produisoit que des convulsions périodiques,  étoit peu propre à maintenir la liberté nationale.