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qu’ils opérèrent, en égarant leurs concitoyens par l’appas de la puissance et les menaces ; qui séduisirent la multitude ignorante, afin de l’opposer à la masse redoutable de leurs ennemis.

Ainsi, l’ambition, un intérêt de sécurité personnelle et de domination, défigurèrent les grands traits de la Nature. On ne l’a jamais impunément outragée : les grands coupables se sont frappés eux-mêmes avec les propres instrumens de leur fureur.

Classe industrieuse, portion utile et intéressante de nos cités, repoussez à jamais ces idées dangereuses : le bonheur consiste dans la jouissance des bienfaits placés sous la main de l’homme, la santé, le travail, la sobriété de l’ame, la modération dans les désirs. La fortune et les pouvoirs sont sans doute des dons brillans, mais fragiles, puisqu’ils ne dépendent souvent que des caprices du sort et de l’inconstance humaine ; peut-être même n’y a-t-il de certain que ce que l’on tient de la Nature et de soi-même. Contemplons l’Univers ; toutes les productions y sont variées à l’infini : du choc des élémens contraires naît l’équilibre, cette immense variété, ces grands contrastes concourent à l’harmonie ; de même l’inégalité physique entre les hommes, la variété des talens,