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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE

Dans Paris, on avait pris quelques précautions, les grilles des Tuileries, du Carrousel et du Louvre étaient fermées. Dans les casernes les troupes étaient consignées.

Sur les boulevards une foule de citoyens sans armes passaient en criant : « Vive la France ! La déchéance ! » Tout le monde était calme, en raison de la circonstance.

Boulevard Poissonnière, les sergents de ville occupant le poste Galiote, vis-à-vis du Gymnase, sans à propos, déchargèrent leurs revolvers et se ruèrent sur la foule inoffensive, il y eut beaucoup de victimes.

L’empire devait finir, comme il avait commencé !…

Comme la nuit était belle, nous allâmes dans le centre de la ville pour savoir ce qui se passait, il y avait beaucoup de monde dans les rues, mais le calme parfait régnait partout, sauf cette folie du poste, susnommé.

Nous rentrâmes assez tard dans la nuit.

Le 4 septembre, seule, je suis allée m’orienter pour avoir une place aussi, près que possible du Palais Bourbon, à cet effet je quittai la maison à 10 heures du matin, il y avait déjà une foule assez nombreuse sur le Quai d’Orsay, les ponts, toutes les issues environnantes.

Je pus parvenir, en me glissant, près des grilles du Palais, désirant être au premier rang.

Je brûlais d’impatience de connaître le résultat définitif.

Les soldats et la Garde Nationale étaient déjà en ligne pour empêcher l’envahissement de la Chambre. Sur les 11 heures les gardes de Paris, des dragons, les