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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE

suivre un régiment allant aux avant-postes ou aux remparts, puisque nous étions cernés, nous ne pouvions espérer aller plus loin qu’en reconnaissance. Si les Prussiens étaient refoulés, nous irions jusqu’au bout.

Lorsque l’on réorganisa la Garde Nationale, il était question de nous diriger dans les compagnies de secours aux blessés. Le général Trochu, d’abord, avait acquiescé à cette idée, tout était arrangé et convenu. On avait résolu de nous engager dans chaque section où il y avait un docteur, pour l’aider et le seconder dans son service.

Malheureusement le général changea d’idée, et il s’opposa à notre affiliation, disant que les religieuses avaient un caractère sacré, qu’ayant prononcé des vœux, elles étaient respectées de tout le monde ; qu’une ambulancière civile serait exposée à tous les inconvénients. Ce fut fini pour le comité de la rue Feydeau.

J’étais un peu désolée. Une dame du comité me remit une lettre pour le capitaine du Q… lequel demeurait dans la rue de Beaune, où habitait ma mère.

Je suis allée chez lui, et lui ai présenté ma lettre d’introduction, je lui ai exposé mon ardent désir de collaborer à l’œuvre d’humanité indispensable au terrible drame qui allait se dérouler. Il m’a demandé quelques jours pour répondre à ma requête, ne pouvant agir lui-même ; il devait soumettre ma proposition au colonel M. De G… Peu de jours après, je reçus une réponse qui comblait mes vœux, je fus admise à la 7me compagnie du 17me de la Garde Nationale, 7me