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QUATRIÈME PARTIE

contre terre pour éviter d’être tué. Dans une école de la rue Vaugirard quatre enfants ont été tués, leurs pauvres cervelles étaient éclatées le long du mur dans la classe, et cinq autres ont été grièvement blessés. À l’hôpital de l’enfance (l’enfant Jésus) de pauvres petits malades ont été tués dans leurs lits.

27. Des femmes, des vieillards, des enfants sont tués en pleine rue en passant. Tout à coup le feu cesse, on n’entend plus la canonnade.

Le bruit de la capitulation se répand dans les rues, les femmes sont excitées. « Qu’on diminue encore notre ration, cela ne nous fait rien, mais plutôt mourir que de capituler » disaient-elles.

Décidément les généraux et les avocats n’ont pas fait le bonheur de la France. Elle se serait mieux défendue et sauvée elle même, ne fût-ce que par l’instinct de conservation.

Depuis Napoléon Ier jusqu’à nos jours, les coups de canon et les beaux discours n’ont fait que la plonger dans la misère et le deuil.

Dans la nuit du 27 au 28, à la nouvelle de l’entrée des Prussiens 50 000 gardes nationaux font battre le rappel, sonnent le tocsin, se rendent aux Champs-Elysées, prêts à défendre l’avenue contre l’ennemi. Peine inutile ; c’est fini !…