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CHAPITRE XXIII


De retour à la caserne, où nous ne sommes restés que quelques jours pour nous réorganiser, les défenseurs de la République étaient impatients ; ils voulaient repartir au plus vite pour les remparts, car les nouvelles étaient toujours tristes.

Les Versaillais, fiers de leurs exploits, faisaient publier par voie d’affiches cette notice :

« Nous avons bombardé tout un quartier de Paris. Force restera à la loi.

Signé : Thiers, J. Favre &

Tous ces récits excitaient les esprits, chacun voulait repartir immédiatement. Enfin sur la demande du commandant Naze, le 25 à minuit, nous reçûmes l’ordre de partir pour le champs de Mars, de là nous devions être dirigés sur un point quelconque.

On nous promit qu’on nous donnerait des chassepots et des munitions en quantité suffisante, que rien ne nous manquerait.

Nous partîmes, non sans quelque confusion, plusieurs d’entre nous tâchaient d’effrayer les faibles et de répandre la panique ; aussi y en avait-il qui hésitaient. Naze s’en aperçut : « Citoyens, leur dit-il, si quelques-