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CHAPITRE I

1848


Ma famille habitait à Paris, rue de la Ferronnerie, non loin du commencement de la rue St-Honoré, près des Halles, au 1er étage, au-dessus de la voûte où Henri IV avait été assassiné par Ravaillac (un capucin fanatique) ; à la porte d’entrée existe encore la plaque commémorative.

Janvier 1848, mon père n’est presque jamais à la maison, (il faisait partie de plusieurs comités, puis de la Garde Nationale, il était très actif et très occupé). Lorsque le temps le lui permet, il nous raconte ce qui se passe dans la ville, laquelle semble agitée. Le peuple murmure contre Guizot, devenu absolument impopulaire ; Louis Philippe ne peut se décider au renvoi de son premier ministre.

Le 22 février on fit appel à la Garde Nationale qui était sous les ordres du général Jacqueminot, elle ne répond pas à cet appel : Le gouvernement pense qu’on peut se passer d’elle : Notre armée est suffisante pour écraser et disperser les séditieux !

Dès 7 heures du matin, une foule se répand dans les rues, on y voit des ouvriers qui ne vont pas à leur travail, des femmes, des enfants, des curieux, attirés