au milieu de ces désastres, je vois un service religieux ; enterrement avec croix et bannières, prêtres et enfants de chœur, tous en grande tenue de cérémonie, suivent un cercueil recouvert d’un drap rouge, sur le drap il y avait une tunique, des épaulettes d’officier et une épée. Cette scène à demi-éclairée par la lueur des incendies des maisons qui brûlaient encore, paraissait étrange.
Je me renseigne ; le mort était un comte qui avait commandé la chasse à l’homme, pour la plus grande gloire de Dieu, sans doute.
Voici ce qui était arrivé : Au moment de la prise du quartier, les fédérés se voyant perdus, s’étaient réfugiés dans les caves avec leurs fusils ; étant découverts, ils avaient fait feu ; le comte avait été tué. Il s’en suivit des luttes horribles dans les ténèbres, on avait bouché les issues des caves avec des sacs de terre. Tous pêle-mêle : vieillards, femmes, enfants furent tués !
Je monte encore, j’arrive à la rue Haxo. Elle était occupée par la troupe des cavaliers à cheval, carabine au poing faisaient les cents pas.
Devant la cour grillée où les otages avaient été fusillés, il y avait foule. Les fervents voulaient pénétrer dans l’intérieur, ramasser une touffe d’herbe, un brin-borion quelconque comme relique. Il y avait une grande manifestation religieuse, procession, etc.
On fouille toujours les maisons, je demande où se trouve le général-commandant de place et si les prisonniers sont toujours au dépôt. « Ils y sont toujours » a-t-on répondu. Je fais encore quelques pas et je me sens