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CHAPITRE XXVIII


Six mois se passèrent, nous étions relativement tranquilles. Un soir à 10 heures, nous entendîmes des pas lourds dans l’escalier ; depuis que nous habitions dans cette maison, excepté une demoiselle Lefèvre, personne n’avait pénétré dans notre chambre.

Ce soir-là un murmure inaccoutumé se fit entendre. Ma mère me dit :

— C’est la police, cache-toi, je t’en prie !

— Où voulez-vous que je me cache, sous le lit ? et je mis à rire de l’idée. Jamais de la vie ! si ce sont eux, tant pis.

Au même moment ma propriétaire à laquelle j’avais tout dit, pousse discrètement la porte de notre chambre : « C’est la police ; que Madame Victorine entre vite dans ma chambre. » Je suivis cette dame, Mlle Lefèvre m’accompagne emportant un petit paquet à sa main, c’était des lettres de mon mari et de quelques amis.

La porte de l’appartement de ma propriétaire refermée, on frappa à notre porte ; ce sont alors deux gaillards, le commissaire de police et un agent de la secrète :

— Où est la nommée V. R., votre fille ? Nous savons qu’elle habite avec vous dans cette chambre.

— Eh bien, cherchez ! leur répondit ma mère.