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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE

de troupes de lignes, les 24 bataillons de mobile et la Garde Nationale. Le général Cavaignac, ministre de la guerre commandait en chef ; principaux lieutenants : Les généraux Lamoricière, Bedeau, Damesne, Duvinier, Négrier, Bréa, Clément Thomas.

Pendant toute la journée du 23, on combattit avec un acharnement inexprimable. Malgré les efforts du général Lamoricière qui occupait les boulevards, la place du Château d’Eau, et le nombre des soldats le peuple restait maître de Montmartre, de la Chapelle, des faubourgs du Temple, St-Denis et St-Martin. La résistance était si grande que dans la nuit du 24, l’assemblée dut télégraphier aux villes voisines pour demander du renfort. Paris fut déclaré en état de siège. Des représentants allèrent se joindre aux soldats. Cavaignac fut investi de pleins pouvoirs. La commission exécutive donna sa démission. (Le général Cavaignac tailla dans le grand.)

Chère République, que de crimes on a commis en ton nom !

Dans la nuit du 23 au 24, les insurgés avaient désarmé un bataillon, Place des Vosges. L’armée et la Garde Nationale reprirent l’offensive sur tous les points.

Le 25, les troupes partout continuèrent leur mouvement offensif. Des deux côtés on devenait impitoyable. Au Panthéon les mobiles n’avaient pas fait de quartier. Ils massacrèrent sans merci les insurgés.

Quand les hommes cesseront-ils ces luttes sauvages, sous prétexte de civiliser les gens qui ne pensent pas comme eux ?