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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/166

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plus ou moins orné ; plus rarement il porte un motif important, cul-de-lampe, vignette ou dessin spécialement créés d’après le texte.

12. On nomme coupure, en typographie, l’action de séparer, en bas de page ou de colonne, une partie d’un texte, d’une opération ou d’un tableau, pour la reporter à une page ou à une colonne suivante.

Une coupure est dite bonne ou mauvaise, suivant qu’elle est ou non faite conformément aux règles typographiques.

13. Dans les notices biographiques ou nécrologiques comprenant quelques lignes (en gros caractères et en sommaire) relatives à l’état civil, à l’âge, etc., des personnes, ainsi qu’un résumé des états de service (en plus petits caractères, composé en alinéa dont la justification est renfoncée de 1 à 2 cadratins sur la justification totale), la coupure ne doit pas être faite entre les deux fractions ; mais, suivant les possibilités, deux lignes au moins de l’une des parties doivent accompagner le texte de l’autre : une ligne de blanc est jetée entre l’état civil et le résumé.

14. Une tête de colonne, un début de page ne commencent jamais par une fraction de ligne formant fin d’alinéa ou ligne creuse.

La ligne creuse, ou ligne boîteuse, est une ligne dont le texte n’occupe qu’une partie de la justification ; on appelle également cette ligne ligne à cadrats.

15. La mise en pages tombe mal chaque fois qu’un texte formant fin d’alinéa, sans remplir entièrement la justification, se présente pour être placé en tête de page ou de colonne. Ce défaut se rencontre particulièrement dans les labeurs à alinéas courts et fréquents, tels nombre de travaux littéraires.

Pour parer à cet inconvénient, le metteur prépare dans sa galée la matière de plusieurs pages, s’assure de la coupe, plutôt de la chute, de chacune d’elles, et lie successivement, l’une et l’autre si aucune difficulté ne se présente ; avant d’attacher la dernière page, le metteur reprend une nouvelle quantité de texte dont il vérifie la coupe comme pour les pages précédentes.

Si la coupe tombe mal, une modification s’impose :
xxxxa) En gagnant, on ramène la ligne creuse, à la page précédente : si dans les pages précédentes il se rencontre des titres, on diminue leurs blancs d’une quantité égale à celle de la force de corps de la ligne à gagner ; on casse, c’est-à-dire on supprime une fin d’alinéa comprenant, rejetées en ligne creuse, plusieurs syllabes, qu’un remaniement fait rentrer dans les lignes précédentes.