60. Aux titres d’enseignes, noms d’auberges et d’hôtels, de maisons de commerce, qui se mettent en italique :
Cette règle est, elle aussi, l’objet de controverses et d’objections nombreuses.
Les rédactions même les plus normales d’enseignes peuvent en effet donner lieu à des interprétations dont le sens est fort différent, suivant l’appréciation des uns et la volonté des autres.
Ainsi tel correcteur écrira :
L’un des magasins les mieux achalandés de la ville est, sans contredit, l’Épicerie moderne ;
cet autre, féru d’une logique personnelle, exigera une orthographe différente :
Le propriétaire de l’Épicerie Moderne est un commerçant fort avisé.
Dans le premier exemple l’adjectif moderne est considéré comme un simple qualificatif qui opposera à une maison concurrente l’épicerie dont il s’agit ; dans le deuxième il est élevé au rang d’expression particulière, qui le fait l’égal d’un nom propre.
Pour cette dénomination et pour des désignations analogues, les deux opinions peuvent être soutenues avec quelque vraisemblance ; mais il est des circonstances où, suivant l’emploi de la grande capitale ou du bas de casse, le sens de l’expression est modifié, comme on l’a vu au début de ce chapitre. Ainsi dans les phrases :
La maison rouge qui forme le coin de la rue
et :
Il habite non loin de là, à la Maison-Rouge,
on ne saurait, sous peine d’occasionner de regrettables confusions, employer indifféremment, pour l’un ou l’autre des mots rouge, la grande capitale initiale ou la lettre bas de casse.
a) Dans les dénominations de fonds de commerce, le nom propre qui est devenu le titre de la firme ou la raison sociale prend seul une grande capitale initiale :
b) La grande capitale initiale est obligatoire aux noms communs qui, le cas échéant, constituent la dénomination spéciale du fonds de commerce ou d’industrie :
l’Imprimerie des Arts et Manufactures, |
les Imprimeries du Centre, |
le café des Négociants. |