Cette page a été validée par deux contributeurs.
Chacune avait veillé des nuits pleines d’alarmes,
Des jours pleins de soucis sur l’enfant grandissant ;
Et l’heure était venue où, gagné par ses charmes,
On admirait déjà le bel adolescent.
Fol orgueil ! Espoir fol ! Effroyables chimères !
Avoir tant enduré, souffert, aimé, tremblé !
Avoir bercé l’enfant entre nos mains de mères
Pour qu’il soit, sous nos yeux, de ces mains immolé !
À la voix qui plus haut commande, inexorable,
Il me faut obéir, répond l’adolescent ;
C’est celle d’une mère à toutes préférable
Qui réclame mon sang !
8 novembre 1917.
30