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Les Yakoma s’étendent sur 100 kilomètres entre le rapide de Cétéma et le poste d’Aliras. Ils ont sur notre rive une vingtaine de villages et sont au nombre de 20 à 25,000. Ils forment des agglomérations importantes, ainsi, le village d’Aliras a 4 kilomètres de long, et près de 10,000 habitants.

Les Yakoma ont l’habitude de se percer les oreilles et d’en agrandir le lobe jusqu’à pouvoir y introduire une rondelle d’ivoire de 7 à 8 centimètres de diamètre ou une petite glace de poche.


un poisson de l’oubangui.

Toutes ces populations de l’Oubangui sont gaies et affables ; on les voit toujours prêtes à rire, à chanter et à s’amuser. Elles sont faciles à conduire et à gouverner, à condition que l’on emploie la douceur et la persuasion. Tous sont anthropophages, mais la femme ne peut, comme cela a lieu chez les Mdri et les Bongou, manger de chair humaine. De même, le chien et certains poissons lui sont interdits, parce que, d’après les indigènes, leur chair a une grande analogie avec celle de l’homme. Les sacrifices qui ont lieu lors de la montée et de la descente des eaux du fleuve sont clandestins, et, en dehors de ces solennités, on ne mange que les gens tués à la guerre, et en aucun cas de proches parents ou ceux avec lesquels on a fait l’échange du sang.

Pour se marier, l’homme remet une certaine somme, d’une valeur moyenne de 100 kindja, en nature, ou en ivoire, en cauris, en armes diverses, aux parents de la future. En cas de divorce, qui peut être prononcé à la requête de la femme, on rend la somme