Page:Brumoy - Le Théâtre des Grecs (1763) - Tome 1.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE I. 257

créon

On soupçonna des intrigues & des embuches... Mais enfin, le Roi mort, nous retombâmes dans de plus grands maux. *

œdipe

Quel si grand malheur a donc pu empêcher qu'on ne recherchât les auteurs d’une mort si déplorable ?

créon

† Le Sphinx & ses pièges cruels. Les


'*' Rien n’est plus éloigné du Grec que cette version. Voici Sophocle: ???????????? Ce qui veut dire clairement: Laïus mort n'eut point de défenseur, c’est-à-dire, de vengeur. Les paroles suivantes d’œdipe démontrent la vérité de cette explication.

† On sçait l’histoire du Sphinx, ce monstre aigle, femme, lion, qui égorgeait tous ceux qui ne pouvoient expliquer ses énigmes. Des Auteurs disent que ce fut une flotte qui s’empara de la Béotie, & infesta le pays Thébain sous la conduite d’une méchante femme qu’Oedipe tua. D’autres prétendent que Sphinx étoit une fille naturelle de Laius, laquelle fit mourir ceux des Thébains qui alléguoient l’oracle d’Apollon à Cadmus sur la succession de ses enfans, pour empêcher les bâtards de monter fur le Thrône; que cette fille voulut qu’on produisît cet Oracle; qu'Oedipe instruit en songe le récita, &fit mourir sa soeur.