SUR LE THÉÂTRE, &c. 5
mains de ceux qu’on appelle adorateurs aveugles de l'Antiquité. Ces prétendus idolâtres sont devenus eux-mêmes plus timides & plus réservés à prodiguer leur encens; & je ne doute point qu’ils n’ayent été plus d’une fois tentés de penser tout bas le contraire de ce qu’ils disoient tout haut, & de démentir leur culte par de secrettes impiétés, tant l’exemple est séducteur & courageux.
II. Le but de cet ouvrage Cette indifférence a produit un oubli presque général.qui sans contredit fait plus de tort aux Poètes Grecs, que tous les traits qu’on a lancés contre eux en divers tems. Mon dessein est de les tirer, du moins en partie, des ténèbres où nous paroissons les avoir condamnes, & de les citer de nouveau au tribunal, non du petit nombre, mais du Public ; non pour arracher l’approbation en leur faveur, ou les livrer à la censure; mais afin qu’ils soient jugés avec quelque connoissance de cause, sans égard aux autorités favorables ou contraires, & avec l’esprit Cartésien, autant qu’il peut s’appliquer aux choses de pur goût.
Si les autorités avoient lieu, je fe-
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