Page:Brumoy - Le Théâtre des Grecs (1763) - Tome 1.djvu/331

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ACTE III. 307

Epouvanté, comme vous pouvez juger, d’un Oracle fi effrayant, je prends le parti d’éviter pour toujours Corinthe, afin de me mettre hors d’état d’accomplir cette affreuse prédiction. • Je règle mon voyage sur les Astres, je prends une autre route, & j’arrive à l’endroit où vous dites que Laïus est mort. Je vous l’avouerai, Madame, à peine eus-je atteint le chemin qui se partage en trois, que le Héraut & un homme, tel â-peu-près que vous le peignez, monté sur un char se présentent devant moi, & veulent me faire retirer par force. Transporté de fureur je frappe l’insolent qui n’insultoit. Le maître prend son tems, & me porte deux coups. † Il n’en fut pas quitte pour la même peine. Atteint d’un seul coup, ¶ il est renversé de son char. Il expire à mes pieds, aussi-bien que ceux de sa suite. Si donc cet étranger se trouve avoir quelque rapport à


• Les Anciens, fort amateurs de l’Astronomie, se conduisoient par les Astres sur terre aussi-bien que sur mer.

† Grec, deux coups d'aiguillon sur le milieu de la tête.

¶ Grec, de bâton: ce qui montre que les anciens Grecs n’étoient pas même toujours armés en voyage.