Page:Bruneau de Rivedoux - Histoire véritable de certains voiages périlleux et hazardeux.djvu/189

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quoy que nous n'en fuſſions pas à vingt pas, pour les grandes vagues qui venoient rompre à ladite coſte. Toutesfois quelques mariniers deſeſperez ſe jettent dans une chalupe, & malgré le vent & la mer, font tant, qu'ils parviennent juſques auſdits navires & avec un merveilleux hazard ſauverent tous les mariniers ſans qu'il s'en perdit un ſeul. I'ay veu autresfois la mer grande, mais je ne penſe point avoir veu en jour de ma vie les vagues ſi impetueuſes à ladite coſte ; le long de laquelle il fut ſauvé quelque partie du vin qui eſtoit eſdits navires, & quelque piece d'iceux que la mer y jettoit à la peine & au travait du