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espèce, qu’il est souvent bien difficile d’en découvrir le sens.

Plusieurs érudits, pénétrés de l’importance des écrits apocryphes, avaient songé à leur consacrer leurs veilles ; le comte Léopardi, cet illustre philologue italien, mort à la fleur de l’âge[1], caressait l’idée de mettre au jour un supplément au recueil de Fabricius : il n’en a rien paru.

En 1832, J. Ch. Thilo, professeur de l’Université de Halle, fit paraître à Leipzig le premier volume du Codex apocryphus Novi Testamenti. C’est un in-8o de clx et de 896 pages ; les textes arabes et grecs ont été revus avec soin sur un grand nombre de manuscrits ; une foule de variantes sont recueillies et discutées avec une attention scrupuleuse qui ne se dément jamais ; des notes sont jetées au bas de chaque page, et quelques-unes d’entr’elles méritent, grâce à leur étendue, le nom de véritables dissertations ; elles portent sur le choix, sur l’emploi des mots ; elles éclaircissent des points obscurs d’histoire ou de géographie. Un juge fort compétent, M. Hase, a rendu dans le Journal des Savants (juin 1833) le compte le plus favorable de cette publication, qu’il proclame une des productions philologiques les plus importantes qui aient paru de-

  1. La Bibliographie universelle, tom. lxxi, p. 332 a consacré une notice intéressante à cet écrivain enlevé à trente-neuf ans, et qui, comme érudit, comme prosateur et comme poète, s’est placé au premier rang de ses compatriotes et contemporains. M. Sainte-Beuve en a fait l’objet de quelques pages bien finement écrites. Voir la Revue des Deux Mondes, septembre 1844, et le tome III des Portraits littéraires.