Page:Brunet - Evangiles Apocryphes, 1863.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XXIV.


Son corps resta étendu et sans couleur. Car, ayant approché mes mains de ses yeux, je les avais fermés ; j’avais fermé sa bouche, et j’avais dit à la vierge Marie : « Ô ma mère, où est l’art auquel il s’est consacré pendant tout le temps qu’il a vécu en ce monde ? Il a péri avec lui, et il est comme s’il n’avait jamais existé. » Quand les enfants de Joseph entendirent que je parlais avec ma mère, la Vierge sans tache, ils connurent qu’il avait expiré, et, versant des larmes, ils poussèrent des cris de douleur. Et je leur dis : « La mort de votre père n’est pas la mort, mais la vie éternelle. Car, délivré des tribulations de ce siècle, il est entré dans le repos éternel qui ne connaît point de fin. » Et quand ils entendirent ces paroles, ils déchirèrent leurs vêtements en pleurant.


CHAPITRE XXV.


Et quelques habitants de la ville de Nazareth et des gens de toute la Galilée, sachant leur désolation, vinrent à eux, et ils pleurèrent depuis la troisième jusqu’à la neuvième heure. Et, à la neuvième heure, ils allèrent tous à la chambre de Joseph, et ils emportèrent son corps, après l’avoir frotté de parfums précieux. Moi, j’adressais ma prière à mon père céleste, et cette prière est celle que j’écrivis de ma main avant que je ne fusse dans le sein de la vierge Marie, ma mère. Et dès que je l’eus finie, et que j’eus dit