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cryphes, c’est renoncer à découvrir les origines de l’art chrétien. Ils ont été la source où, dès l’extinction du paganisme, les artistes ont puisé toute une vaste symbolique que le moyen-âge amplifia. Diverses circonstances, rapportées dans ces légendes, et consacrées par le pinceau des grands maîtres de l’école italienne, ont donné lieu à des attributs, à des types que reproduisent chaque jour les arts du dessin. Saint Joseph est-il constamment représenté sous les traits d’un vieillard ? C’est d’après l’autorité d’un passage de son histoire écrite en arabe, et où il est dit que lorsque son mariage eut lieu, il avait atteint l’âge de quatre-vingt-dix ans. Dans une foule de toiles, ce même saint tient un rameau verdoyant ; l’explication de cet attribut doit se chercher dans une circonstance que relatent le Protévangile de Jacques et l’Histoire de la nativité de Marie. C’est sur l’indication d’autres passages de ces mêmes légendes, que l’on représente les animaux qui sont dans l’étable et adorant le Sauveur, que l’on donne des habits sacerdotaux à Siméon dans les tableaux de la Présentation au temple[1].

Rédigés dans le style populaire des époques et des lieux qui les ont vus naître, de pareils écrits seront d’une grande naïveté de style. On voit qu’ils

  1. Parmi les ouvrages ou les dissertations que cite le docteur Thilo, nous signalerons les suivants comme dignes d’être consultés par les artistes : Molanus, Historia S. S. Imaginum (Louvain, 1574) ; P. C. Kilscher. Disputatio de erroribus pictorum circa nativitatem Christi ; Ph. Rohr, Dissertatio de pictore errante in historia sacra, (Leipzig, 1679} ; Ayala, Pictor christianus eruditus (Madrid, 1703).