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messe. Sa préparation à la messe en fut écourtée, mais comme tous les miracles, le miracle étant évident, c’était en même temps un avertissement spirituel. En conséquence, Florestine se résigna à l’insomnie et n’y pensant plus, elle dormait comme une bûche.

Florestine était donc dans sa gloire, à cause de la tombola perpétuelle. De cette tombola, Florestine était ensemble l’inspiration et l’exécution. Dans cette campagne, que je n’ai pas besoin de nommer, parce que toutes ces campagnes se ressemblent, il y avait bien entendu une école de frères, enfin le collège. Comme tout le monde, Florestine remarquait que la vieille toiture perdait ses bardeaux. Le frère Philippebertus, l’assistant-supérieur, lui avait même appris, au sortir de la messe matinale, que, les jours d’orage, il pleuvait un peu dans sa chambre. « Pour nous faire souvenir de nos frères missionnaires », avait-il ajouté avec une onction malicieuse : le frère Philippebertus était l’esprit de la communauté.

Florestine en avait été bouleversée. « Des pareilles choses, arriver à un religieux ! » Elle en parla à monsieur le curé, qui laissait toute l’affaire à la commission scolaire.