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discours

nalistes se sont eux-mêmes assez loués, l’an dernier, pour n’avoir pas besoin du tribut de mon admiration. Peut-être aussi que je les louerais mal.

La presse a fait beaucoup de bien ; elle en fait même tous les jours encore, et je commencerais par le déclarer. Je dirais d’elle ce qu’Ésope le Phrygien disait de la langue à son maître Xanthus : « Eh ! qu’y a-t-il de meilleur que la langue ? C’est le lien de la vie civile, la clef des sciences, l’organe de la vérité et de la raison : par elle on bâtit les villes et on les police, on instruit, on persuade, on règne dans les assemblées… » On fait plus, Messieurs, et on fait mieux ! On inquiète l’égoïsme ; on dénonce l’injustice ; on nous rappelle au sentiment de la solidarité qui nous lie ! La liberté de tout dire n’est-elle pas le plus sur moyen que les hommes aient trouvé d’ôter à quel-