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FORMATIONS TERTIAIRES.

climat de l’Europe conservait encore une température élevée bien que décroissant graduellement sans doute, même aux époques les plus modernes des formations tertiaires.

Nous avons de nombreuses sources de renseignemens dont nous pourrons nous éclairer pour reconstruire l’histoire de la période pliocène. Ce sont d’abord les restes d’animaux terrestres qui ont été entraînés dans les embouchures de fleuves et dans les mers, et qui s’y sont conservés en même temps que les coquilles marines. C’est ainsi que les formations marines subapennines contiennent des restes d’éléphans, de rhinocéros et d’autres encore ; il en est de même du crag de Norfolk[1].

Un second ordre de témoignages nous est fourni par de semblables restes de quadrupèdes terrestres qui se trouvent mélangés à des coquilles d’eau douce, dans les couches formées durant ces mêmes époques au fond des lacs et des étangs d’eau douce. C’est ce que l’on observe au Val-d’Arno, et dans le petit dépôt lacustre de North-Cliff près de Market-Weighton, dans le Yorkshire[2].

En troisième lieu, les restes des mêmes animaux se rencontrent encore dans les cavernes et dans les fentes des roches qui faisaient partie des terres émergées, aux époques les plus récentes de la même période : tels sont les ossemens rassemblés par les hyènes dans les cavernes de Kirkdale, de Kent’s-Hole, de Lunel, etc., et ceux d’ours trouvés dans les ca-

  1. J’ai vu dans le musée de Milan une portion considérable d’un squelette de rhinocéros provenant de la formation subapennine ; des huîtres se sont fixées sur plusieurs des os qui le composent, de telle sorte qu’il demeure prouvé que ce squelette a dû séjourner au fond de la nier pendant un temps considérable sans y éprouver aucun dérangement. Cuvier dit aussi qu’il existe à Turin une tête d’éléphant, sur laquelle des coquilles semblables se sont fixées en se moulant sur les ossemens eux-mêmes.
  2. Voyez Phil. Mag. 1829, vol. 6, page 225