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RAPPORTS DE LA TERRE.

Quant à ce qui concerne le règne animal, il y a dans les classes supérieures, nous le reconnaissons avec un profond sentiment de gratitude, un certain nombre d’espèces actuellement existantes qui fournissent à l’homme des élémens indispensables d’alimentation et d’habillement ; d’autres dont l’homme civilisé ne pourrait se passer dans ses divers travaux : et, en outre, chacune de ces utiles espèces a été douée de facultés et d’instincts qui les rendent éminemment propres à la domesticité[1] ; mais elles sont dans une proportion excessivement faible par rapport à la totalité ; et quant aux classes inférieures, parmi

    ou d’un autre l’aiguille d’une boussole ? Et les étoiles fixes, ces immenses corps célestes, n’ont elles donc été lancées dans l’espace que pour réjouir nos yeux de leur éclat pendant la nuit et fournir à quelques astronomes un sujet d’observations ? Ce serait assurément se faire de l’homme et de son importance une idée bien exorbitante, que de rapporter à lui comme cause finale unique tout cet univers dont l’immensité nous accable. Néanmoins nous pouvons, jusqu’à un certain point, reconnaître que toutes choses ont été faites pour l’homme, en ce sens que ses besoins ont été pris en considération en même temps que ceux de tous les autres êtres, et que tout ce qui arrive à sa connaissance l’intéresse soit comme propre à l’entretien de son corps, soit comme offrant à son esprit un sujet d’instruction ou même de simple amusement. Certains satellites qui tournent autour de Jupiter y tiennent lieu du soleil lorsqu’il fait nuit ; l’homme tire parti de ce phénomène pour calculer les longitudes et mesurer la vitesse de la lumière. Le soleil, qui, fort comme un géant, maintient les planètes et les comètes dans leurs orbites, éclaire en même temps l’homme de sa splendeur et l’échauffe de ses rayons bienfaisans. Les astres les plus éloignés, dont l’attraction guide sans nul doute d’autres astres dans leurs mouvemens, lui servent à diriger sa course au dessus des océans sans bornes et à travers les déserts inhospitaliers. — Tucker, Light of nature, liv. 3, chap. 9, p. 9.

    On trouve aussi dans le discours inaugural prononcé par le révérend D. Conybeare au collège de Bristol, en 1851, une excellente noie sur les dispositions providentielles qui ont mis à la portée de l’homme les matériaux sur lesquels s’exerce son industrie, et qui ont préparé à l’avance toutes les découvertes futures de la science humaine.

  1. Voyez les Principles of geology de M. Lyell, 3° édition, 2e volume, liv. 5, ch. 5.