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COPROLITES.

Les échantillons què nous avons figurés pl. 15, figures 3, 5, 7, 10, 12, 13 et 14, offrent tous de semblables impressions.

Quant à la cause finale de ce curieux arrangement des viscères dans les reptiles maintenant éteints qui habitèrent les mers du monde primitif, elle est la même qui a présidé à l’arrangement pareil que nous retrouvons dans les espèces voraces des requins et des squales qui peuplent les mers de notre époque[1].

Comme la voracité, qui est un trait caractéristique de tous ces animaux, exigeait qu’ils fussent pourvus d’un estomac tout à la fois volumineux et alongé, il ne demeurait que peu d’espace pour les autres viscères plus petits, d’où la nécessité qu’ils fussent réduits, pour ainsi dire, comme nous avons vu qu’ils le sont, à la condition d’un tube aplati, contourné sur lui-même à la façon d’un tire-bouchon. Cette disposition offrait l’avantage d’employer un moindre espace, presque sans rien faire perdre à l’intestin de sa surface absorbante. Si à l’estomac énorme et aux vastes poumons dé l’ichthyosaure il se fût ajouté un paquet intestinal d’un volume considérable, l’accroissement du volume total du

    vertes par les circonvolutions extérieures au moment de leur passage de l’intestin grêle dans le gros intestin.

  1. Paley, dans son chapitre sur les compensations mécaniques de la structure des animaux, cite dans une espèce de requin (le renard de mer, squalus vulpes) une disposition toute pareille à celle que nous venons mentionner comme appartenant à l’ichthyosaure. — « Dans cet animal, dit-il, l’intestin est droit d’un bout à l’autre ; mais cet intestin droit et par conséquent court n’est réellement qu’un conduit contourné en tire-bouchon, et ce n’est qu’après maintes circonvolutions et en suivant une route en réalité fort longue, que la substance alimentaire arrive à son point de sortie. De cette sorte la brièveté de l’intestin se compense par l’obliquité du canal qui y est creusé. »

    Le docteur Fitton a appelé mon attention sur un passage de la vie de Loke, par lord King (in-4°, p. 166—167), d’après lequel il parait certain que l’importance de la disposition en spirale du canal intestinal n’avait point échappé à ce profond philosophe qui l’avait observée sur un grand nombre de préparations de la collection anatomique de Leyde.