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IGUANODON, HYLÆSAURE.

tème dentaire démontre avoir été herbivore. Les dents de l’iguanodon ressemblent si parfaitement par leur structure aux dents de l’iguane moderne, qu’elles ne laissent aucun doute sur les rapports intimes qui existent entre ce dernier reptile, notre contemporain, et le premier, le plus gigantesque de ceux qui ont disparu de la surface du globe. Si nous observons que les plus grandes espèces d’iguanes vivans ont rarement plus de cinq pieds de long, tandis que leur congénère fossile dut avoir une taille douze fois plus considérable, nous ne pourrons nous défendre d’un mouvement d’étonnement en rencontrant dans des organes aussi caractéristiques que l’est le système dentaire une ressemblance qui va presque jusqu’à l’identité entre les reptiles les plus énormes de la création ancienne et un genre qui ne renferme maintenant que des espèces proportionnellement si faibles. Suivant Cuvier, l’iguane commun habite toutes les contrées chaudes de l’Amérique ; il passe la plus grande partie de sa vie sur les branches, où il se nourrit de fruits, de semences et de feuilles. La femelle va quelquefois à l’eau, pour déposer dans le sable ses œufs qui sont à peu près de la grosseur de ceux d’un pigeon[1].

    preuve que l’existence de cette espèce n’a pas eu pour limite l’époque où s’est terminée la formation wealdienne. L’individu auquel appartint ce squelette fut probablement entraîné par les eaux dans la mer, de la même manière que ceux dont on retrouve les ossemens dans les dépôts d’eau douce sous-jacens à cette formation marine ont dû être entraînés dans quelque embouchure de fleuve. Ce squelette unique se voit maintenant dans le musée de M. Mantell ; et il est venu continuer presque toutes les conjectures que ce savant avait établies sur des os isolés rapportés par lui au genre iguanodon.

  1. Dans un appendice à un mémoire inséré dans les Transactions géologiques de Londres (nouvelle série, t. 3, 3e partie} au sujet d’os fossiles de l’iguanodon trouvés dans l’île de Wight et dans l’île de Purbeck, j’ai cité les faits suivans qui démontrent les habitudes herbivores des iguanes actuels.

    Dans le printemps de 1829, M. W. J. Brodsrip vit un iguane vi