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EMPREINTES DE PIEDS.

dulations ont dû conserver de même les empreintes que des pieds d’animaux ont pu laisser sur les lits de sable ; car la seule condition indispensable pour qu’une telle conservation ait pu avoir lieu, c’est que ces empreintes une fois faites aient été recouvertes par le dépôt d’une matière terreuse avant que les mouvemens des eaux ne les aient fait disparaître.

La planche 26 donne une idée de la nature des empreintes observées dans le comté de Dumfries. On les voit toujours monter ou descendre à la surface des couches, inclinées maintenant à trente-huit degrés ; jamais elles ne la parcourent dans le sens transversal. On voit, sur une seule table enlevée à cette localité, vingt-quatre empreintes de pieds qui se suivent, et forment une trace régulière dans laquelle l’empreinte de chaque pied se répète six fois. Les pieds antérieurs diffèrent par leur conformation des pieds postérieurs. L’empreinte des ongles est aussi parfaitement distincte[1].

    nord de Bath. C’étaient probablement des traces de crustacés. — Philosoph. magaz. Mai 1831, p. 376.

    À la surface de certaines couches de gravier calcaire, et du schiste de Stonesfield, près d’Oxford, ainsi que des grès de la formation wealdienne des comtés de Susses et de Dorset, on observe des déjections pétrifiées de certains vers marins. Ces déjections se voient à l’extrémité des trous tabulaires que ces animaux se creusaient dans le sable à l’époque où ils habitaient le fond des mers, et que l’on retrouve également dans la substance même du grès. La conservation de ces tubes et de ces déjections démontre combien le fond des mers demeura tranquille, et par quels paisibles mouvemens des eaux furent charriés les matériaux qui ont recouvert, sans les déranger, ces diverses pièces si fragiles.

    Des faits de cette nature nous prédisposent à croire à la possibilité que des empreintes de pieds de tortues se soient conservées dans le grès rouge, et ils servent aussi à démontrer que cette époque, où les agens de destruction détachaient des terres déjà consolidées les matériaux des couches dérivées, fut partagée en intervalles alternatifs de repos et de convulsions.

  1. En comparant quelques unes de ces empreintes avec des traces que