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COQUILLES FOSSILES.

temps que de nombreux débris d’animaux articulés et rayonnés. Parmi ces coquilles, il en est qui sont tellement pareilles à des espèces actuellement existantes qu’il nous est permis d’en conclure qu’elles ont dû être créées pour les mêmes fonctions, et qu’elles ont recouvert des animaux dont les formes et les habitudes étaient les mêmes que celles des animaux qui habitent les coquilles de nos mers dans lesquelles nous observons les mêmes modifications[1].

Toutes les coquilles simples turbinées appartiennent à des mollusques d’un degré plus élevé que les conchifères, dont les coquilles sont bivales ; les premiers ont une tête et des yeux, les conchifères sont dépourvus de ces deux importans appareils, et ne possèdent, même à un degré inférieur, que les seuls sens du toucher et du goût. Ainsi, les mollusques qui habitent les coquilles de la patelle et du buccin sont des animaux d’un ordre plus élevé que le conchifère inclus entre les deux valves de la moule ou de l’huître.

Lamarck a divisé son ordre des Trachelipodes[2] en deux grandes sections : les herbivores et les carnivores. Ces derniers eux-mêmes se partagent en deux grandes familles dont l’une attaque et détruit les corps vivans, tandis que l’autre se repaît des cadavres d’animaux qui ont succombé à une mort naturelle ou accidentelle, de même que nous voyons certains genres de

  1. Voyez l’introduction de M. Broderip à son Mémoire sur quelques espèces nouvelles de brachiopodes, dans les Transactions géologiques, t. 1, p. 141.
  2. Ce nom est tiré de la position qu’occupent les pieds ou les appareils de la locomotion à la partie inférieure du cou ou au devant du corps. À l’aide de ces organes, les trachelipodes rampent à la manière du limaçon commun des jardins (Helix aspersa).

    Cette même espèce offre en outre un exemple familier de la disposition que prennent les viscères principaux de ces mollusques à l’intérieur de leur coquille enroulée.