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COQUILLES TURBINÉES FOSSILES.

D’après M. Dillwyn, toutes les coquilles turbinées fossiles des couchés anciennes, depuis le calcaire de transition jusqu’au lias, appartiennent au groupe des herbivores, et ce groupe se maintient dans la série tout entière des formations géologiques jusqu’à nos jours, où nous le voyons conserver encore son importante place parmi les habitans des mers contemporaines. Quant aux coquilles des univalves carnivores, elles abondent dans les couches tertiaires supérieures à la craie, mais elles sont extrêmement rares dans les couches situées au dessous jusqu’à l’oolite inférieur, passé lequel on n’en rencontré plus aucune trace.

La plupart des personnes qui font des collections ont vu sur le rivage de la mer des milliers de coquilles vides que d’autres animaux rapaces ont perforées de petits trous circulaires pour parvenir jusqu’au mollusque qui les remplissait et se nourrir de sa substance. On observe de semblables perforations dans une foule de coquilles fossiles de ces mêmes couches tertiaires, où abondent aussi les reste de trachélipodes carnivores ; mais elles sont extrêmement rares dans les coquilles fossiles des formations antérieures. Dans la craie chloritée (green sand) et dans le calcaire oolitique, on en cite à peine quelques exemples, et les débris de mollusques carnivores qui les accompagnent sont également rares ; enfin dans le lias et dans les couches au dessous on ne rencontre plus ni coquilles perforées, ni coquilles

    philosophiques (1832, 2e partie, page 497), un Mémoire intéressant dans lequel il a figuré la langue du buccinum undatum avec l’espèce de râpe dont cet organe est recouvert, et qui sert à l’animal pour la perforation des coquilles, dont les habitans forment sa nourriture ; et ce savant a modifié les idées que l’on s’était faites sur ce point, en faisant voir que si d’une part il est en effet vrai que les coquilles à bouches échancrées annoncent dans les mollusques qui y séjournent des habitudes carnivores, il ne l’est pas également qu’une ouverture buccale entière soit constamment l’indice certain d’un régime herbivore.