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COQUILLES CLOISONNÉES.

tinctes. L’une comprend les coquilles externes, où le mollusque qui les habitait résidait, comme celui de la coquille du nautile, dans la cavité spacieuse de leur première chambre, ou chambre externe (pl. 31, fig. 1). L’autre clause comprend les coquilles qui furent en totalité ou en partie renfermées dans le corps d’un céphalopode, comme l’est aujourd’hui la coquille de la spirule (pl. 44, fig. 1, 2). Dans chacune de ces deux classes, les chambres de la coquille paraissent avoir rempli les fonctions de vessies aériennes, ou de flotteurs, qui permettaient à l’animal de s’élever dans les eaux et de venir flotter à leur surface, ou de s’enfoncer dans leurs profondeurs.

En jetant les yeux sur la fig. 1 de la pl. 31[1], on verra que, dans le nautile moderne, le seul organe qui établisse une communication entre les chambres aériennes et le corps de l’animal consiste dans un conduit ou siphon qui traverse les cloisons successives par une ouverture à laquelle s’adapte un tube court, et va se terminer dans la chambre la plus petite, située à l’extrémité interne de la spirule. Je vais essayer de faire voir comment, à l’aide d’un fluide particulier qu’il peut à volonté faire pénétrer dans ce conduit, l’animal peut diminuer ou accroître son poids spécifique, et par suite s’élever ou descendre dans le sein des eaux, comme nous voyons les ludions (water balloon), ces jouets si curieux, s’élever ou s’abaisser dans le tube qui les contient, suivant que l’on force l’eau d’y pénétrer, ou qu’on l’en laisse sortir.

Le nautile nage en arrière et les bras étendus, de la même manière que la seiche dépourvue de coquille, et ses mouvemens sont produits par la réaction de l’eau qui est rejetée de

  1. Cette planche a été copiée d’après la pl. 1 du mémoire de M. Owen ; elle représente un échantillon de la magnifique collection de mon ami M. W. J. Broderip, dont j’ai pu mettre à profit les vastes connaissances en histoire naturelle.