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AMMONITES.

cipe dont l’application est fréquente dans les œuvres de l’art humain. Je veux parler de ce principe d’après lequel une feuille mince de métal s’accroît considérablement en force et en résistance si on lui donne une surface ridée ou couverte de cannelures. Un porte-crayon ordinaire cannelé offrira beaucoup plus de résistance qu’un tube simple où entrerait la même quantité de matière ; et les moules d’étain ou de cuivre qu’emploie l’art de la pâtisserie reçoivent un accroissement de force considérable des bosselures et des cannelures dont leur surface ou leurs bords sont couverts. On a employé depuis peu des lames minces de fer cannelé pour en construire des toitures se soutenant d’elles-mêmes, et où les cannelures du fer remplissent l’office de poutres et de chevrons ; c’est encore là une application du principe qui a présidé à la construction des coquilles voûtées des ammonites. Dans tous les cas que nous venons de citer, la combinaison des côtes, ou portions soulevées, avec les cannelures, ou portions enfoncées, donnent au métal ou à la coquille l’accroissement de force que la mécanique sait tirer des courbes bien calculées, sans que leur poids en soit beaucoup accru[1].

  1. Pl. 37, fig. 1—10.

    Les figures de cette planche offrent des exemples de diverses dispositions, qui ont pour objet d’ajouter à la solidité et à la beauté de la coquille externe. Le premier et le plus simple de ces arrangemens est celui que l’on voit figuré pl. 35, et pl. 37, fig. 1 et 6. Chacune des côtes est simple, et s’étend sur toute la surface, en s’élargissant graduellement, à mesure que l’espace s’agrandit et s’approche de la circonférence externe ou du dos de la coquille.

    Un arrangement très analogue au précédent est représenté dans les figures 2, 7 et 9, de la même planche. Les côtes, après avoir pris naissance isolément sur le bord interne, se divisent en deux branches qui vont se terminer à la base de la carène dorsale.

    Dans le troisième cas (pl. 37, fig. 4), les côtes naissent simples comme dans le cas précédent, puis se bifurquent bientôt, et leur bifurcation se continue tout autour du dos arrondi de la coquille. À l’intérieur de