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SIPHON.


Siphon.


Il nous reste à étudier le mécanisme du siphon, de cet appareil hydraulique important à l’aide duquel les ammonites modifiaient à leur gré leur poids spécifique. Le mode d’action de cet organe, et la manière dont il admettait ou renvoyait le fluide, paraissent avoir été les mêmes que nous avons déjà eu occasion d’observer dans les nautiles[1].

    d’une courbure simple. Dans quelques espèces de nautiles seulement le bord est ondulé (pl. 43, fig. 3 et 4), mais jamais il n’est échancré et dentelé comme on le verrait dans le moule interne des chambres aériennes d’une ammonite.

    Dans ces dernières coquilles, les cavités aériennes offrent une double courbure. Leur partie centrale est convexe en avant (pl. 36, d, et pl. 39 d. V). La planche 42, fig. 2 représente le moulage de l’une des chambres de l’ammonites excavatus, vu par devant : d est le lobe dorsal où est enfermé le siphon ; e et f sont les lobes ventraux auxiliaires, dans l’intervalle desquels est reçu le tour de spire qui précède. La figure 3 représente celui de trois des chambres de l’ammonites catena, dans l’intérieur duquel se trouvent renfermées deux des cloisons transversales. Les bords foliacés de ces cloisons ont modelé les contours des moulages intérieurs en substance calcaire ; et ceux-ci, après la destruction de la coquille, demeurent souvent engrenés les uns dans les autres comme les sutures des os du crâne.

    La substance qui dans ces différens cas s’est moulée de la sorte est constamment du carbonate de chaux pur cristallin, qui a pénétré par infiltration à travers les pores de la coquille, pendant sa décomposition. Chaque espèce d’ammonite offre des chambres aériennes de formes diverses, et ces formes dépendent des formes spécifiques qu’offrent les cloisons transversales qui partagent les coquilles. On observe de semblables diversités de formes dans les cavités aériennes des différentes espèces qui composent la famille des nautiles.

  1. Le siphon, dans la famille des ammonites, est constamment situé au bord extérieur ou dorsal des cloisons transversales (pl. 36, d, e, f, g, h, », et pl. 42, fig. 3, a, b) ; et dans le point où il les traverse, il est entouré d’un collier qui se projette en avant. On voit ce collier parfaitement conservé au bord externe des cloisons, dans la planche 36. Au contraire, dans les nautiles, ce même collier se projette constamment