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ORGANISATION DES YEUX.

Si nous comparons cette disposition des yeux avec celle que l’on observe dans les trois genres voisins de crustacés dont l’étude nous a servi à mettre en lumière la structure générale des trilobites, nous voyons que c’est le même mécanisme chez tous, modifié de diverses façons, dans le but de le mettre en rapport avec la situation et les habitudes de chacun de ces êtres. C’est ainsi que, chez le branchippe (pl. 45, fig. 3, b, b′) qui se meut dans les eaux avec rapidité suivant toutes les directions, et qui avait besoin de voir dans tous les sens, chaque œil est à peu près hémisphérique, et porté sur un pédoncule qui l’éloigné assez de la tête propre pour qu’il puisse remplir complètement toutes ses fonctions.

Chez les seroles (pl. 45, fig. 6 b′) la disposition des yeux et l’étendue de la vision sont pareilles à ce que l’on voit chez les trilobites ; mais ces organes ont leur sommet moins élevé, et le dos aplati de l’animal ne s’oppose que fort peu à l’arrivée d’une portion des rayons de lumière qui proviennent des corps environnant[1].

Chez le limule, les yeux latéraux sont sessiles (pl. 45 fig. 1 b, b′), et leur portée n’embrasse pas l’espace situé immédiatement en avant de la tête ; mais le front porte deux autres yeux simples (b″), qui suppléent ce qui manque à l’étendue de la vision par les yeux composés[2].

  1. Les figures 1 b1, 3 b1 et 6 b1 représentent grossis les yeux appartenant aux échantillons figurés à côté. Les figures 10 et 11 représentent, à des grossissement différent, les yeux de l’asaphus caudatus que l’on voit représenté de grandeur naturelle dans la figure 9. Quelques unes de ces lentilles sont demi-transparentes ; on les voit encore dans leur cadre primitif formé par la cornée, tout l’ensemble étant converti en spath calcaire.
  2. Ces yeux sont tellement rapprochés que c’est parce qu’ils ont été regardés comme constituant un œil unique que Linnée a donné a cet animal le nom de Monoculus Polyphemus.