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ORGANISATION DES YEUX.

fond duquel les yeux de ces animaux remplissaient leurs fonctions, quel qu’il fût, devait être assez pur et assez transparent pour livrer passage à la lumière jusqu’à ces organes visuels que nous retrouvons aujourd’hui dans un état si parfait de conservation, et dont la nature nous est si bien connue.

Quant à ce qui concerne l’atmosphère, les mêmes faits nous conduisent de même à penser que, si la condition d’alors eut différé essentiellement de la condition actuelle, les rayons lumineux eussent dû en être modifiés, et que des modifications correspondantes devaient nous apparaître dans les organes qui étaient donnés aux crustacés pour recevoir par leur entremise l’impression de ces rayons lumineux.

Nous pouvons arriver à des conclusions analogues relativement à la lumière elle-même ; car cette ressemblance entre l’organisation des yeux aux âges primitifs et à l’époque actuelle nous est une preuve que les relations mutuelles de ces organes et des rayons qui leur transmettaient l’impression des objets extérieurs étaient au fond des mers primitives ce qu’elles sont au fond des mers actuelles.

Ainsi nous rencontrons parmi les débris organiques les plus anciens un appareil optique de l’organisation la plus curieuse, destiné à produire le sens de la vision sur les animaux qui représentaient à cette époque toute une grande classe de l’embranchement des articulés. Depuis cette époque, ces organes ne sont point passés, par une série de changemens, des formes les plus simples aux formes les plus compliquées ; ils furent créés dès leur première origine, et sans tâtonnement, dans une harmonie parfaite avec les usages et la condition de la classe d’animaux qui a toujours été, comme elle nous apparaît maintenant, en possession d’yeux construits sur ce principe.

Si nous trouvions un microscope ou un télescope entre les mains d’une momie égyptienne ou au sein des ruines d’Her-