Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
17
SONT D’ACCORD AVEC LES LIVRES SACRÉS.

riaux déjà existans ? ou avance-t-il quelque part qu’une longue suite de siècles ne sépare pas le premier acte de la création « dont il est parlé dans le premier verset de la Genèse, et qu’il dit s’être passé « au commencement », et toutes ces autres opérations dont le récit plus détaillé commence au second verset, et qu’il nous décrit comme s’étant accomplies dans un nombre déterminé de jours ? ou enfin nous donne-t-il à entendre que ses généalogies vont plus loin qu’à fixer l’antiquité de l’espèce humaine, abandonnant à la discussion philosophique l’antiquité du globe lui-même. »

Les théologiens les plus savans ont long-temps discuté la question de savoir si le premier verset de la Genèse devait être considéré comme désignant les choses qui vont suivre, et offrant un préambule sommaire de la création nouvelle dont les détails constituent l’histoire des six jours qui remplit les versets suivans, ou comme établissant simplement ce fait que le ciel et la terre ont été créés par Dieu, sans limiter la durée dans laquelle s’est exercée son action créatrice. La dernière de ces opinions est parfaitement en harmonie avec les découvertes de la géologie.

Le récit de Moïse commence par déclarer que — « dans le commencement Dieu créa le ciel et la terre. » — Ce peu de mots peuvent être reconnus par les géologues comme l’énoncé concis de la création des élémens matériels dans une durée qui précéda distinctement les opérations du premier jour. Nous ne trouvons affirmé nulle part que Dieu créa le ciel et la terre dans — « le premier jour, » — mais bien dans — « le commencement, » — et ce commencement peut avoir eu lieu à une époque reculée au-delà de toute mesure, et qu’ont suivie des périodes d’une étendue indéfinie durant lesquelles se sont accomplies toutes les révolutions physiques dont la géologie a retrouvé les traces.

Le premier verset de la Genèse nous paraît donc renfermer