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LES DÉCOUVERTES GÉOLOGIQUES

explicitement la création de l’univers tout entier ; du — « ciel », — ce mot s’appliquant à tout l’ensemble des systèmes sidéraux[1] ; et de — « la terre, » — notre planète étant ainsi l’objet d’une désignation spéciale, parce qu’elle est la scène où vont se passer tous les événemens de l’histoire des six jours. Quant aux événemens sans rapport avec l’histoire de l’espèce humaine, et qui ont eu lieu sur la surface du globe depuis l’époque indiquée par le premier verset, où furent créés les élémens qui entrent dans sa composition, jusqu’à celle dont l’histoire est résumée dans le second verset, il n’en est fait aucune mention ; aucune limite n’est imposée à la durée de ces événemens intermédiaires, et des millions de millions d’années peuvent s’être pressés dans l’intervalle compris entre ce commencement où Dieu créa le ciel et la terre, et le soir où commence le premier jour du récit mosaïque[2].

  1. Le pluriel hébreu shamaim, Gen. 1, 1, que l’on traduit par ciel, désigne, par sa signification étymologique, les régions au dessus de nous, tout ce qui est au dessus de la terre, comme nous disons de Dieu qu’il est au dessus, qu’il est en haut, qu’il est au ciel, lorsque nous voulons indiquer la présence de sa divinité dans des espaces distincts de cette terre. — E. B. Pusey.
  2. Je suis heureux de pouvoir joindre ici la note suivante de mon ami le professeur royal d’hébreu à Oxford ; elle vient apporter la sanction importante de la critique hébraïque aux considérations à l’aide desquelles je me suis efforcé de faire disparaître les difficultés spécieuses soulevées à l’occasion des phénomènes géologiques contre l’interprétation littérale du premier chapitre de la Genèse.

    « Deux erreurs ont été commises par les critiques au sujet de la signification du mot bara, créer ; l’une par ceux qui prétendent que le mot hébreu doit nécessairement être entendu dans le sens de « créer de rien. » L’autre par ceux qui essaient de démontrer à l’aide de l’étymologie que ce mot entraîne la signification de « formation au moyen d’une matière existante déjà. » Ce n’est pas plus ici le cas de l’une que de l’autre signification. Je ne connais aucune langue dans laquelle il y ait mot qui signifie nécessairement « créer de rien. » Et, d’un autre côté,