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SÉRIE DE TRANSITION.

les voit à tous les degrés d’inclinaison dans l’ensemble des couches de la série carbonifère ; mais le plus souvent ils sont couchés, et parallèles aux lignes de stratification ; et, dans cette situation, on les trouve ordinairement comprimés. Lorsqu’ils sont droits ou peu inclinés, ils conservent leur forme naturelle ; et leur intérieur est rempli de sable ou d’argile souvent différens des matériaux constitutifs de la couche où est fixée leur partie inférieure, et mélangés avec de petits fragmens de diverses autres plantes. Or comme ces matériaux étrangers ont entièrement rempli l’intérieur des troncs, nous en pouvons conclure que ces derniers formaient un cylindre creux dans toute leur longueur, sans aucune cloison transversale, à cette époque du moins où le sable, la vase et des fragmens d’autres plantes trouvèrent accès dans leur intérieur. L’écorce qui avait persisté, après s’être convertie en houille, entourait probablement un axe formé d’une substance pulpeuse molle et périssable, comme la pulpe charnue qui remplit les tiges des cactus actuels ; et ce fut probablement cet axe mou intérieur qui, en se décomposant, alors que les tiges flottaient dans les eaux, laissa après lui cette cavité où se sont introduits le sable et l’argile.

Le diamètre ordinaire de ces troncs varie depuis un demi-pied jusqu’à trois pieds. Arrivés à leur accroissement parfait, plusieurs d’entre eux ont dû avoir de hauteur cinquante à soixante pieds au moins[1].

Le comte Sternberg a désigné plusieurs espèces de sigil-

  1. M. Ad. Brongniart a trouvé dans une mine de houille de Westphalie, près d’Essen, la tige comprimée d’une sigillaire couchée qui avait quarante pieds de longueur. Son diamètre était d’environ douze pouces à sa partie inférieure, et de six à sa partie supérieure, où elle se divisait en deux branches, dont chacune avait quatre pouces de diamètre. La partie inférieure était brisée» — Lindley et Hutton, Flore fossile, tome I, p. 455.