Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
22
LES DÉCOUVERTES GÉOLOGIQUES

le premier verset, et comme le commencement des six jours qui allaient être employés à peupler la surface de la terre, et à la placer dans des conditions convenables pour qu’elle pût recevoir l’espèce humaine. Ce même second verset mentionne distinctement la terre et les eaux comme existant déjà, et comme enveloppées dans les ténèbres. Cette condition d’alors nous est décrite comme un état de confusion et de vide, tohu, bohu, que l’on a coutume de traduire par chaos, mot grec d’une signification vague et sans précision, et que les géologues peuvent considérer comme indiquant le naufrage et la ruine d’un monde antérieur. Ce fut à ce moment que se terminèrent les périodes indéfinies qui font l’objet de la géologie ; une nouvelle série d’évènemens commença, et l’œuvre de la première matinée de cette nouvelle création fut de faire sortir la lumière des ténèbres temporaires qui avaient enveloppé les ruines de l’ancien monde[1].

Plus loin, dans le neuvième verset, nous retrouvons une mention de cette ancienne terre et de cette ancienne mer. Il y est dit que les eaux reçurent l’ordre de se rassembler en un seul point, et le sec, d’apparaître. Or le sec dont il est parlé ici est cette même terre, dont la création matérielle est annoncée dans le premier verset, et dont le second verset décrit la submersion et les ténèbres temporaires ; et ces deux faits de l’apparition du sec et du rassemblement des eaux sont les seuls sur lesquels

  1. D’après l’opinion que m’a émise le professeur Pusey, ces mots « que la lumière soit », Yehi or, Gen. 1.5, n’impliquent pas davantage que les mots par lesquels on les a traduits que la lumière n’ait jamais existé antérieurement ; on peut les interpréter simplement dans le sens d’une substitution de la lumière aux ténèbres sur la surface de notre planète. Quant à la question de savoir si la lumière avait déjà existé quelque part dans les œuvres de Dieu, ou si elle avait précédé sur cette terre les ténèbres décrites au verset 2, elle est absolument étrangère au but du narrateur.