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CYCADÉES.

sance, qui se voient dans la falaise située immédiatement à l’est de Lulworth-Cove (comté de Dorset). Comme les couches ont été soulevées jusqu’à une inclinaison de près de quarante-cinq degrés, les souches dont il s’agit ont conservé l’inclinaison anormale dans laquelle le soulèvement les a placées.

Tous les faits que représentent ces trois figures 1, 2 et 3 de la planche 57 sont exposés et complètement décrits dans le Mémoire que nous avons déjà cité ; et ces faits prouvent que des plantes d’une famille qui, de nos jours, est limitée aux régions les plus chaudes de notre globe, croissaient, aux périodes reculées dont il s’agit, sur la côte sud de l’Angleterre[1].

Comme dans tous ces divers cas les feuilles ne se sont pas

  1. La structure de ce district offre aussi un remarquable exemple des témoignages que nous fournit la géologie d’élévations et d’abaissemens successifs dans les couches, mouvemens qui se sont produits parfois avec lenteur, parfois avec violence, pendant que se formait la croûte de notre planète.

    En premier lieu nous y trouvons la preuve que la pierre de Portland s’éleva jusqu’à ce qu’elle atteignit la surface de la mer où elle fut formée.

    Puis cette surface devint une terre émergée qui se couvrit temporairement d’une forêt, pendant un intervalle dont la durée nous est indiquée par un lit de terreau noir que l’on désigne sous le nom de dirt bed (couche de boue) et aussi par les couches annuelles d’accroissement des grands troncs pétrifiés qui se montrent renversés par terre, et dont les racines se sont développées dans le terreau même dont il est question.

    En troisième lieu, nous voyons que cette forêt des temps reculés s’est graduellement engloutie, d’abord au dessous des eaux d’un lac d’eau douce, puis d’un golfe d’eau saumâtre, puis d’une mer profonde, où se sont déposées des couches crétacées et tertiaires d’une épaisseur de plus de 2000 pieds.

    Enfin tout l’ensemble de ces couches a été de nouveau soulevé par les efforts des agens internes et porté à la place qu’elles occupent maintenant dans Les collines du comté de Dorset.

    De semblables conséquences relativement aux soulèvemens et aux dépressions alternatives de la surface du globe nous sont fournies par la position dressée qu’occupent les calamites dans le grès de la formation oolitique inférieure, sur la côte est du comté d’York. (Voyez M. Murchison, Proceedings of Geolog. society of London, page 391.)