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PANDANÉES.

Ce fruit, par sa structure, se rapproché davantage du Pandanus que de toute autre plante actuellement existante ; et si nous étudions les particularités d’organisation du fruit des pandanées[1] dans leurs rapports avec les fonctions assignées à ces plantes des rivages de la mer, au sein de l’économie générale de la nature, fonctions qui consistent à prendre les premières possessions d’une terre, aussitôt qu’elle est sortie des eaux, nous trouvons dans ces fibres minces et légères qui remplissent l’intérieur des fruits un arrangement complètement en

    graine de riz, de forme plus ou moins comprimée, et ordinairement hexagonale, fig. 5, 6, 7, 8, 10. Quand on a enlevé l’épicarpe, on aperçoit le sommet des graines serrées à la surface du fruit (fig. 2. 3, e). Les bases des cellules sont séparées du réceptacle par un amas de pedicelles (d), constituant une masse dense de fibres qui ressemblent aux fibres de la base des graines dans les espèces récentes du Pandanus (fig. 13, 14 et 15 d). Comme cette position qu’occupent les graines au sommet de pédoncules, composés de longues fibres rigides qui les portent à une certaine distance du réceptacle, est un caractère que l’on ne rencontre dans aucune autre famille moderne que celle des pandanées, nous sommes conduits à réunir notre fruit fossile à cette remarquable tribu de végétaux en en formant un nouveau genre, le genre Podocarya. C’est mon ami, M. Robert Brown, qui m’a suggéré ce nom, de même que je dois à sa bienveillance la plupart des données que je possède sur ce sujet.

  1. On voit pl. 63, fig. 1, le gros fruit sphérique du Pandanus, encore porté sur l’arbre qui lui a donné naissance. La fig. 11 représente le sommet de l’une des drupes nombreuses dans lesquelles ce fruit se subdivise ordinairement. Les loges qui ne sont point stériles ne renferment qu’une seule graine, mince et de forme oblongue, et varient pour le nombre dans chaque drupe, depuis deux jusqu’à quatorze, mais parmi lesquelles beaucoup sont avortées (fig. 13). Les graines de chaque drupe sont enfermées dans une noix dure, dont on voit des coupes dans les fig, 14 et 15. Ces noix manquent dans le Podocarya, qui a les graines plus petites que celle des Pandanées, et dispersées uniformément dans des loges répandues sur toute la surface du fruit, au lieu d’être rassemblées dans des drupes (pl. 65, fig. 3, 8 et 10). Ce fait de la réunion des graines en des drupes revêtues d’une enveloppe épaisse, dans le fruit des pandanées, constitue la différence principale qui sépare ce genre de notre nouveau genre Podocarya.

    Dans le fruit des premiers, chaque cellule est surmontée à son sommet