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DE LA PÉRIODE TERTIAIRE.

époque, nous devons citer ceux qui constituent des lits étendus de lignite ou Brown coal[1]. Sur certains points de l’Allemagne, ce lignite se montre en couches de plus de trente pieds d’épaisseur, principalement composées d’arbres charriés selon toute apparence par les eaux douces, et étendus au fond des lacs ou des golfes de cette époque, en des lits que l’on voit alterner d’ordinaire avec des lits de sable et d’argile.

Le lignite, ou les lits de charbon fossile fétide des environs de Poole, dans le comté de Dorset, de Bovey, dans le Devonshire, et de Soissons en France, ont été rapportés à la première période, ou période éocène des formations tertiaires. C’est à la même période qu’appartiennent probablement le Surturbrand d’Islande[2], et les ligniles bien connus du Rhin, aux environs de Bonn, du mont Meisner, et de l’Habichtswald, près de Cassel. Ces formations contiennent quelquefois des débris de palmiers. M.Lindley a dernièrement reconnu parmi quelques échantillons trouvés par M. Horner, dans le lignite des environs de Bonn[3], des feuilles offrant des rapports intimes avec les feuilles des Cinnamomum de nos régions tropicales actuelles, et avec celles des Podocarpus de l’hémisphère austral[4].

  1. Voyez un admirable article de M. Alex. Brongniart sur les lignites, dans le 26e volume du Dictionnaire des Sciences naturelles.
  2. Voyez Henderson, Islande, t. 2, p. 114.
  3. Voyez les Ann. Phil. de Londres, sept. 1833, t. 3, p. 222.
  4. Il existe à Pützberg, près de Bonn, six ou sept lits de lignite qui alternent avec des lits d’argile sableuse ou d’argile plastique. Les arbres dans les lignites ne sont pas tous parallèles à la surface des couches, mais ils se croisent dans toutes les directions de la même manière que les arbres charriés que l’on voit maintenant accumulés dans les plaines d’alluvion et dans le Delta du Mississipi. (Voyez la Géologie de M. Lyel, 5e édition, t. 1, p. 272.) On en voit même qui ont été soulevés de façon à se trouver dans une position tout à fait verticale. M. Nœggerath a compté 792 cercles concentriques dans un arbre offrant cette direction, à Pützberg, et d’un diamètre d’environ trois mètres. Ces cercles constituent une sorte