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GROUPE CARBONIFÈRE.

L’ascension de Chamouny jusqu’au Mont-Blanc est considérée avec raison comme l’entreprise la plus laborieuse que puisse exécuter en deux jours un homme robuste ; il eût suffi, pour soulever cet homme du pied de la montagne à son sommet, de la combustion de deux livres de houille. »

Le pouvoir que l’homme tire de l’emploi du charbon minéral peut s’estimer par les résultats[1] que donne une livre ou toute autre quantité donnée de houille brûlée dans une machine à vapeur ; car la quantité d’eau qu’une machine peut soulever à une hauteur donnée, ou le nombre de boisseaux de blé qu’elle peut réduire en farine, ou, en un mot, le travail qu’elle peut exécuter, quelle qu’en soit la nature, est en proportion exacte avec la puissance qui la met en mouvement. Comme le travail des mines ne peut se continuer qu’en descendant chaque année à des profondeurs plus grandes, les difficultés de l’extraction des métaux vont en s’accroissant d’année en année ; et l’homme n’en pourrait venir à bout, s’il n’avait entre ses mains la puissance que lui donnent la houille et les machines à vapeur, pour épuiser l’eau qui envahit ses travaux à mesure qu’il les exécute ; et il lui serait impossible de trouver ailleurs que dans la houille le combustible nécessaire pour mettre ces machines en mouvement.

  1. Le nombre de livres soulevées, multiplié par la hauteur évaluée en pieds et divisé par le nombre de boisseaux de houille, de 84 livres chacun, qui ont été employés, donne ce qu’on appelle l’effet utile ('duty) d’une machine à vapeur, et sert de point de départ pour en estimer la puissance. — (Voyez un mémoire important sur les améliorations des machines à vapeur, par M. Davies Gilbert, dans les Transactions philosophiques pour l’année 1830, p. 421.)

    D’après M. Taylor, dans son Mémoire sur l’effet utile des machines a vapeur, publié dans les Records of Mining (1829), ces machines ont reçu depuis un petit nombre d’années un perfectionnement si rapide que, tandis qu’à une époque déjà reculée l’effet d’une machine à vapeur atmosphérique pouvait s’estimer par 5,000,000 de livres d’eau élevées à