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AVANTAGES DES DISPOSITIONS QU’ELLES AFFECTENT.

Si les métaux avaient existé en grande quantité dans les terrains de toutes les formations, ils fussent devenus nuisibles à la végétation ; s’ils eussent été disséminés par petites quantités dans la substance même des couches, il en eût trop coûté pour les séparer de leur gangue. Mais toutes ces difficultés sont levées dans la disposition actuelle, où ces substances sont réunies çà et là dans les réservoirs naturels des veines métallifères.

Dans ma leçon inaugurale (page 12), j’ai dit comment un plan et des arrangemens créés dans des vues pleines de bienveillance nous sont attestés par l’établissement primitif de ces dépôts minéraux, par la disposition qui leur a été donnée, par les proportions relatives suivant lesquelles ils ont été répartis, par les mesures qui ont été prises pour les rendre accessibles, moyennant certaines dépenses, à l’industrie de l’homme, et pour les mettre en même temps à l’abri d’un gaspillage insensé et d’une destruction prenant sa cause dans les agens naturels, par la dispersion plus générale de ceux de ces métaux qui sont les plus importais, et par la rareté comparative de ceux qui le sont moins ; enfin dans les soins qui ont été pris pour mettre à notre portée les moyens de réduire à l’état métallique les minerais qui les renferment[1].

Toutefois les argumens que nous tirons de l’utilité de ces

  1. Mon ami M. John Taylor m’a suggéré un autre argument déduit des phénomènes des mines, et qui tire une grande valeur de ce fait qu’il est le résultat de la longue expérience d’un homme versé dans la pratique aussi bien que dans la science.

    « Il est un argument, dit M. Taylor, qui m’a toujours fortement frappé, comme prouvant, d’après la position même des métaux, l’existence d’une sagesse et d’un plan rempli de bienfaisance. Les métaux sont en effet disposés de telle façon qu’ils sont mis à l’abri du gaspillage de l’imprévoyance, et qu’ils exercent en même temps au plus haut degré le génie de l’homme, d’abord par la difficulté de les découvrir, puis par la nécessité où il se trouve de vaincre les obstacles dont leur recherche est environnée.

    De là l’origine de bienfaits qui se continuent dans toute la durée des