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PUITS ARTÉSIENS.

deux puits artésiens d’une construction plus parfaite ont été creusés à une profondeur presque égale dans les arsenaux de Portsmouth et de Gosport.

Ces sortes de puits sont maintenant devenus communs aux environs de Londres, où l’on a obtenu dans plusieurs localités des fontaines perpétuelles, en pénétrant profondément, à travers l’argile de Londres, jusque dans des lits perméables de la formation d’argile plastique, ou jusqu’à la craie[1].

  1. Un des premiers puits artésiens que l’on ait creusés aux portes de Londres, est celui de Norland-House, au nord-ouest de Holland-House, creusé en 1794, et décrit dans les Transactions Philosophiques (Londres, 1797). L’eau de ce puits provient des couches de sable de la formation d’argile plastique ; mais les tuyaux sont tellement exposés à être obstrués par le sable qu’entraînent les eaux de cette formation que maintenant l’on préfère généralement traverser ces couches sableuses, jusqu’à la craie sous-jacente. L’eau s’élève jusqu’à la surface du sol des districts bas situés à l’ouest de Londres, dans le puits artésien qui se voit devant le palais épiscopal à Fulham, et dans celui du jardin de la société d’horticulture. On en a construit à Brentford plusieurs semblables, dans lesquels l’eau jaillit à quelques pieds au dessus de la surface.

    On a observé que cette hauteur à laquelle les eaux s’élèvent au dessus du sol diminue à mesure que s’accroît le nombre des puits perpétuels, et qu’en les multipliant au delà d’un certain degré, on arrive à déterminer l’écoulement des eaux avec une vitesse tellement supérieure à celle qu’elle possède dans les interstices de la craie, que ces sortes de fontaines cessent alors de couler, bien que les eaux montent dans leur intérieur, et se maintiennent presque de niveau avec la surface du sol.

    La coupe figurée pl. 68 est destinée à donner une idée de la cause qui élève dans les puits artésiens les eaux que contiennent les couches perméables de la formation d’argile plastique ou de la craie située au dessous dans le bassin de Londres. Ces eaux tirent leur origine des pluies qui tombent sur les portions de ces diverses couches non recouvertes par l’argile de Londres, et elles sont arrêtées par les lits argileux du Gault, situés au dessous de la craie et du silex. Une fois introduites, et retenues de cette manière, ces eaux s’accumulent dans les interstices et dans les crevasses situées au dessous de la ligne A B, le long de laquelle elles s’épanchent au dehors, sous forme de sources, dans les vallées telles que celle qui est représentée dans notre coupe sous la lettre C.