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PUITS ARTÉSIENS.

l’on obtient de cette manière dans l’Artois, sont souvent assez puissantes pour faire tourner des moulins à blé.

    tuyau à travers les couches supérieures, jusqu’en un point quelconque de la surface intérieure de ce bassin, les eaux s’élèveraient à l’intérieur de ce tuyau, jusqu’à la ligne A B, qui représente le niveau général des bords du bassin. La nature n’offre jamais une disposition aussi régulière ; les bords, ou la tranche dénudée des diverses couches, sont à des niveaux différens (fig 1, a, c, e, g). Dans ce cas, la ligne a b représente le niveau supérieur de l’eau à l’intérieur de la couche G ; et l’on trouverait constamment de l’eau dans tous les points de cette couche situés plus bas. Au contraire, on n’en pourrait obtenir dans aucun des points situé au dessus, par la raison que la partie inférieure de la couche serait épuisée par les sources dont l’écoulement aurait lieu en a. La ligne e d représente de même le niveau supérieur des eaux dans la couche F ; et il en est de même de la ligne e f par rapport à la couche E, et l’écoulement de toutes les eaux de pluie qui auraient traversé les couches E, F, G, aurait lieu par déversement dans les points e, c, a.

    Si l’on venait à creuser des puits ordinaires depuis la surface i, k, l, jusqu’aux couches G, F, E, l’eau ne s’y élèverait pas plus haut que les lignes ab, cd, ef.

    De même, la couche poreuse supérieure c serait constamment remplie d’eau dans toutes les parties plus basses que la ligne horizontale g h, et en serait constamment dépourvue dans ses portions situées au dessus.

    La figure théorique de la pl. 69, fig. 2, représente une portion d’un bassin qui est traversé par la faille H L, remplie d’une substance imperméable à l’eau. Si les parties inférieures des couches inclinées et perméables N, O, P, Q, R sont coupées par une faille ou dike H L, l’eau de pluie qui tombe sur les portions découvertes de ces couches s’y infiltre, coule dans les intervalles que laissent entre eux les lits imperméables d’argile A, B, C, D, E, et s’accumule dans les couches perméables, jusqu’aux niveaux A A", BB", CG", DD", EE". Si l’on vient à percer un puits artésien dans l’une quelconque de ces couches, en A’, B’, C, D’, en traversant les lits d’argile, A, B, C, D, E, l’eau de ces divers lits s’élèvera à l’intérieur des tuyaux, depuis le point le plus bas où pénètre le conduit, jusqu’aux niveaux A", B", C", D", E".

    Toutefois ces résultats théoriques ne se présentent jamais aussi complets que nous les avons figurés ; cela provient de ce que les couches sont coupées par des vallées de dénudation, de ce que les failles ne s’interposent pas d’une façon régulière, ou des conditions diverses que peuvent présenter les substances qui composent les dikes. S’il se trouvait