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PUITS ARTÉSIENS.

en Chine[1] et dans l’Amérique du nord. Il est probable que grâce à ces sources artificielles on pourrait trouver de l’eau sur beaucoup de points des déserts de sable de l’Asie et de l’Afrique ; et il a été question d’en établir une série le long de la grande route qui traverse l’isthme de Suez.

J’ai cru qu’il importait que je traitasse la théorie des puits artésiens, par cette considération qu’un emploi plus fréquent de ces fontaines jaillissantes rendrait facile d’obtenir de l’eau douce sur plusieurs points du globe, et en particulier dans certains districts bas et plats, où il n’existe pas d’autres moyens de se procurer cette nécessité première de la vie ; puis aussi par cet autre motif que la théorie de leur mode

  1. Un moyen économique de percer les puits artésiens, et de sonder pour la recherche de la houille ou pour toute autre cause, est celui qu’a mis depuis peu en pratique M. Sellow, aux environs de Saarbruck. Au lieu du procédé lent et coûteux dans lequel on emploie une série de barres de fer vissées les unes au bout des autres, il emploie un lourd cylindre en fonte, d’environ six pieds de long, avec un diamètre de quatre pouces, armé à son extrémité inférieure d’un ciseau tranchant, et entouré d’une chambre creuse destinée à recevoir, au moyen de valves, les détritus qui se forment dans l’opération, et à les entraîner au dehors.

    L’appareil est suspendu à l’extrémité d’une forte corde qui passe sur une roue ou sur une poulie construite au dessus de l’ouverture du trou. À chaque mouvement qui élève ou abaisse la corde en l’enroulant autour de la roue, sa torsion suffit pour déterminer un mouvement de rotation du cylindre, et varier ainsi la position du ciseau tranchant.

    Lorsque la chambre est remplie, l’appareil entier est ramené à la surface pour y être nettoyé, puis redescendu à l’aide de la même roue. Ce procédé était depuis long-temps mis en pratique par les Chinois lorsqu’on en a introduit l’usage en Europe ; et l’on assure que ce peuple a poussé ainsi ses travaux de perforation jusqu’à une profondeur de mille pieds. M. Sellow a dernièrement creusé avec cet instrument des conduits de dix-huit pouces de diamètre, et de plusieurs centaines de pieds de profondeur, ayant pour but la ventilation des mines de houille de Saarbruck. L’emploi général de cette méthode substituée à la première peut devenir d’une haute importance publique, surtout dans les cas où l’on aura à aller chercher l’eau à de grandes profondeurs.